ANDROMAQUE AUX BLÉS D'UKRAINE Pastiche de RacineSonge à cette soudaine invasion cruelle Qui fut pour tout un peuple une crise éternelle. Figure-toi Poutine aux yeux étincelants, Entrant à la lueur de nos palais brûlants, Sur tous nos frères morts se faisant un passage, Et de sang tout couvert échauffant le carnage. Songe aux cris de ses tueurs, songe aux cris des mourants Dans la flamme étouffés, sous le fer expirants. Peins-toi par ces horreurs dans l’Ukraine éperdue : Comment par quels exploits il crut se couronner ; Enfin voilà l’époux, qu’il voudrait lui donner.
| | Songe, songe, Céphise, à cette nuit cruelle Qui fut pour tout un peuple une nuit éternelle. Figure-toi Pyrrhus, les yeux étincelants, Entrant à la lueur de nos palais brûlants, Sur tous mes frères morts se faisant un passage, Et de sang tout couvert échauffant le carnage. Songe aux cris des vainqueurs, songe aux cris des mourants Dans la flamme étouffés, sous le fer expirants. Peins-toi dans ces horreurs Andromaque éperdue : Voilà par quels exploits il sut se couronner ; Enfin voilà l'époux que tu veux me donner.
Racine Andromaque Acte III scène 8
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Christian Cariou (6 mars 2022) CHANSON DU SECRET DE L'OLIVIER
Sur l’air de Georges Brassens chantant Aragon (Il n’y a pas d’amour heureux)
Magicien ignorant toute cause première,
Il défie l’hiver de médailles conservées,
Soufre le printemps de ses fleurettes poudrées,
Mûrit en automne sa récolte fruitière
Et transforme l’eau en principe de lumière ! (chanté : Et il transforme l’eau en princip’ de lumière)
L’olivier, l’arbre de la paix !
Il puise, enraciné en terre nourricière,
La sève des rameaux, par les vents agités
Sous la lune, en vagues aux reflets argentés.
L’huile de ses fruits verts ou noirs ou violets,
En lampe, en flacon, le promeut en vivandière.
L’arbre de la prospérité !
S’enchaîne dans le temps en longue carrière,
(chanté : Il s’enchaîn’ dans le temps en longue carri-ère)
Renaît des souches, multiplié des rejets.
Des olives pressées par la pierre meulière,
Surgit, sang de soleil, la flaque d’oint dorée,
Feu de l’Antiquité, éclairant la pensée.
L’arbre de l’immortalité !
De ces quatre éléments qui constituent le monde,
Un composant lipide il ajoute à la liste.
L’athanor de la vie en fait un alchimiste !
Dans le mitan du lit la rivière est féconde,
Par la fusion des corps l’Amour est consacré,
L’arbre de vie régénéré !
Du char solaire volant une plume d’aile,
En terre Prométhée boutura l’étincelle.
D’un olivier vivant, Ulysse a fabriqué
Le lit nuptial où Pénélope nostalgique,
Patiemment filait l’arbre généalogique.
(chanté : Pati-em-ment filait, l’arbr’ généalogique)
L’Odyssée chante l’olivier,
L’arbre de Prométhée !
Christian Cariou (2012)
LA LUMIÈRE EN CLAIR-OBSCUR
En lisant Jean Hladik1 in « Einstein et Poincaré », Ellipses édit. 2004
Que la lumière soit et la lumière fut,
Ce fut le premier vers de la Bible qu'on lut,
Ce fut le premier modèle considéré.
Les savants de l'Antiquité ont observé,
Bien avant Copernic, Képler et les nôtres,
Qu'elle se propage de manière rectiligne,
Observation qui peut être due, entre autres,
Au soleil et à ses effets de lumière
Qu'il nous dispense demi-caché derrière
Des masses nuageuses imposantes.
Il joue à cache-cache de façon maligne
Et nimbe leurs bords de filets d'or et d'argent.
Sa lumière et sa chaleur restent présentes
Lorsqu'il les laisse filtrer en nous aveuglant.
Il transperce des nuées les interstices
D'admirables coulées, modèles d'artifices,
Tels d'immenses rayons de phares célestes.
Pour demains encore, de grands mystères restent.
Christian Cariou (2021)
1 ln Chapitre 3 La lumière obscurcit la clarté des idées : « Les Anciens ont observé que la lumière se propage en ligne droite. Observation qui peut être due, entre autres,à ces admirables effets de lumi ère que nous dispense le Soleil lorsque, caché à demi derrière des masses nuageuses imposantes, il nimbe leurs bords de filets d'argent et d'or et laisse filtrer à travers les interstices des nuées d'admirables coulées de lumière tels d'immenses rayons de phares célestes. »
RÉPÉTITION
Savoir c’est prévoir Le savoir suppose la répétition De la répétition vient le nombre Qui répété donne l’infini Et la répétition suppose le temps Le savoir demande un temps infini Qui comme son ombre étire l’espace à l’envi
Christian Cariou (2019)
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